Skip to main content
Bias for action - Risk on
August 24, 2025 at 6:00 AM
by Marie-Cécile Dabadie
Bias for action - Risk on

Cette rentrée peut être une belle occasion de sortir de la routine : préparation du budget 2026, réunions interminables dans lesquelles il ne se passe jamais rien, le boss qui doit vérifier auprès de son boss si jamais on peut avancer sans que ça ne froisse surtout personne…Un ennui mortel.Pour faire simple, la différence entre une organisation qui avance et une organisation qui s’enlise tient souvent à deux principes très simples, et ultra puissants :

Bias for action – la préférence pour l’action : lutter contre l’inertie naturelle de l’organisation, mettre à bonne distance notre préférence pour la sécurité à tout prix, décider dans l’incertitude.

Et Risk on – l’acceptation assumée du risque. Le risque n’est pas, comme les entreprises le pensent trop souvent, un écueil à éviter - il est la condition du changement, de l’innovation, de la transformation, du mouvement.

Lorsqu’ils sont incarnés par un dirigeant, ces deux leviers combinés deviennent contagieux. Ils façonnent une culture où l’on avance malgré l’incertitude, et où l’énergie collective remplace l’attentisme dévitalisant. Et dans laquelle l’équipe devient plus confiante.

Aujourd’hui, Sam vous propose un focus sur “bias for action”.

La semaine prochaine on décortique l’aversion au risque !

Bias for action : lutter contre l’inertie, choisir l’élan

La plupart des dirigeants connaissent ce paradoxe : plus une entreprise grandit, plus elle devient lente.

Plein de sociologues des organisations, parmi lesquels Michael Hannan & John Freeman (1984) parlent d’« inertie structurelle » : procédures, validations, comités… tout freine l’adaptation. En effet, le changement constitue un élément déstabilisant pour toute organisation. L’action, qui en est le prémisse, est inhibée par le système.

Le bias for action agit comme un contrepoids. C’est une disposition à agir dans l’incertitude, à préférer l’élan à l’immobilisme.

Vous ne pouvez pas attendre que l’initiative, le changement, viennent de votre organisation - c’est plus fort qu’elle, elle déteste ça, et tous les systèmes qu’elle met en place visent à sa stabilité.

Vous devez donc évoluer dans un environnement qui lui, cherche avant tout à rester…comme il est.

Qu’avez-vous à y gagner?

Paradoxalement, plein de trucs.

Renforcer votre confiance.

Renforcer l’adhésion de votre équipe.

Être stimulant et stimulé !

Réduire votre anxiété - et celle de l’équipe.

En neurosciences, on sait que l’attentisme nourrit l’anxiété : l’amygdale, centre de la peur, s’active face au risque perçu.

Or, décider réduit cette incertitude et apaise le stress.

Les psychologues appellent cela le coping actif : l’action, même imparfaite, procure un sentiment de contrôle.

Quelques trucs à tester :

  • Vous n’aurez jamais 100% des infos. Je ne veux pas compliquer trop le truc, mais en plus, le simple fait de faire une prévision change l’avenir. Apprenez à décider sans tout savoir (c’est impossible)
  • Découpez les décisions : plutôt qu’un grand choix paralysant, avancez par petites décisions successives. Si, c’est possible.

  • Valorisez l’initiative : un membre de l’équipe qui ose doit être reconnu, même si le résultat n’est pas parfait. Enfin pour cela, il faut qu’il ou elle soit certain que vous valorisez l’action plus que l’attente. Est-ce le cas?
  • Même si vous appelez ça une analyse complémentaire, l’avis de votre boss, une veille concurrence un check légal ou pire, un avis RH (😄) c’est de l’attentisme.

Apprenez à avancer sur des sujets pour lesquels vous avez la main - sans attendre je ne sais quoi.

  • Si besoin, rassurez-vous : vous agissez, mais aussi, vous ajusterez en fonction des premiers résultats. On en a déjà parlé souvent dans la lettre de Sam : appliquer une stratégie n’est pas bêtement dérouler un plan. C’est s’ajuster perpétuellement. L’agilité - pas l’entêtement.

Le bias for action n’est pas la précipitation.

C’est un choix délibéré : agir vite, et ajuster vite.

Nous croyons souvent que sécuriser une décision la rendra meilleure. Mais bien souvent, attendre ne change rien, sauf à augmenter le coût de l’inaction.

Alors, qu’attendez-vous de “sécuriser” aujourd’hui, alors qu’il serait plus efficace de trancher et d’ajuster dès demain ?