Pourquoi ? Parce que je n’étais pas le bon "peer-mentor" pour elles. Je n’ai jamais tenu le discours habituel des fameuses “master classes” de leadership au féminin.
Selon moi, parler de leadership au féminin est un contresens.
Cette seule expression sous-entend deux idées fausses :
Ces clichés renforcent les biais toxiques inculqués dès l’enfance : les filles doivent être douces, prendre soin des autres, rester discrètes et souriantes, ne pas prendre de risques, éviter les maths et l’économétrie….
Dans ma carrière et ma vie personnelle, j’ai observé ces comportements chez autant d’hommes que de femmes. Ce n’est pas une question de genre, mais de personnalité.
Un autre problème : ces master classes rassemblent presque exclusivement… des femmes. Ces cercles fermés ressassent souvent frustrations et stéréotypes de genre, au lieu de les déconstruire.
Or, sans les hommes, l’équité comme l’égalité n’avanceront pas. Les hommes sont les alliés objectifs des femmes dans la facilitation de leur accès aux responsabilités.
En faire des ennemis est une profonde erreur.
La preuve? le plafond de verre existe toujours, les écarts de salaire aussi, le temps consacré aux tâches domestiques reste largement déséquilibré, seulement 3 femmes dirigent des entreprises du CAC40 (soit… 7,5%), sans évoquer ici d'autres déviances sordides, et la progression inquiétante des discours masculinistes.
Les 25 années que j’ai passées avec des équipes ont forgé ma conviction : la seule voie vers l’égalité et l’équité, c’est la mixité.
Les master classes consacrées au leadership devraient selon moi rassembler des hommes et des femmes autour des véritables enjeux du leadership : clarté de la pensée stratégique, articulation des scénarios, capacité d'engagement, aptitude à composer des équipes performantes et épanouies, prise en compte des points de vue divergents, capacité à gérer des crises ou des situations difficiles, agilité, impact.
La liste est longue :)