On a commencé à vraiment parler de santé mentale au travail en France dans les années 90, en particulier après la publication du livre de Marie-France Hirigoyen, Le harcèlement moral (1998). Les entreprises les plus progressistes ont mis en place des observatoires du stress dans les années 2000.
Aujourd’hui, et après l’impact de la pandémie, la santé mentale au travail est devenue un sujet presque ordinaire de comités exécutifs, de séminaires de management et de “plans d’action” corporate. Les entreprises multiplient les initiatives : programmes de bien-être, cellules d’écoute, coachs de résilience, méditation en ligne, journées sans mails.
Tout cela part d’une bonne intention. Mais comme souvent… le sujet est pris à l’envers. Le discours des entreprises se concentre sur le traitement des effets du mal être mental - mais pas sur ses origines.
Les entreprises soignent les symptômes parce que c’est plus visible, plus rapide, plus “marketable”. On installe une application de méditation, on lance une newsletter “bien-être”, on forme les managers à repérer les signaux faibles.
Mais tant que les conditions de travail restent les mêmes, ces mesures relèvent de la cosmétique. C’est beau, mais c’est tout. Un salarié qui croule sous les objectifs contradictoires, le reporting excessif et la pression d’un management nerveux ne sera pas sauvé par une séance de yoga à 13h.
S’attaquer aux causes structurelles, c’est tout de suite plus complexe. Cela implique de questionner :
Ces sujets bousculent les équilibres internes, les egos, les habitudes. Alors les entreprises préfèrent parler de “bien-être”, plus consensuel.
Dans beaucoup d’organisations, la principale cause de mal-être n’est pas la charge de travail, mais la manière dont elle est pilotée.
Les managers eux-mêmes, sous pression, deviennent des relais d’anxiété : micro-contrôle, instabilité, injonctions paradoxales.
Le véritable problème, c’est rarement la “résilience” des collaborateurs, mais la gestion du stress par la hiérarchie.
Un leader anxieux, impulsif ou incohérent contamine émotionnellement son environnement. À l’inverse, un leader stable, clair et juste agit comme un amortisseur psychique collectif.
Traiter les causes, c’est reconnaître que la santé mentale au travail est un sujet de leadership, pas de bien-être.
Le rôle du dirigeant n’est pas d’organiser des ateliers de respiration, mais de créer un environnement de travail soutenable :
Tant que les causes structurelles du stress restent intactes, les programmes de bien-être ressemblent à une tentative de colmater une fuite avec un pansement.
Et si vous en parliez avec Sam, cher CEO ? On ne parlera pas de méditation, mais de la manière dont vous cadrez le travail et fixez les priorités de vos équipes, du rythme auquel vous traitez les sujets de managers (ou de collaborateurs) incompétents ou toxiques, de comment vous reconnaissez le travail et les résultats. Moins confortable 😉mais plus efficace - comme souvent avec Sam.